Le conflit entre les États-Unis et la Chine, sur fond de coronavirus, est l'un des derniers épisodes de concurrence entre eux, qui s'intensifie sur le plan économique, militaire et politique, provoquant des «chocs sismiques» dans toute la pyramide impérialiste.

La pandémie de coronavirus a servi de catalyseur non seulement à la crise capitaliste, dont les signes existaient déjà avant la pandémie, mais aussi aux compétitions impérialistes.

La Chine, exploitant la pandémie, a tenté d'étendre son influence aux alliés traditionnels des États-Unis et de l'OTAN, en offrant une assistance médicale, ce qui a provoqué d'intenses réactions de la part des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE.

Au cours de la période récente, la tension s'intensifie et s'accompagne d'accusations et d'implications mutuelles concernant l'origine du coronavirus ou la dissimulation d'informations sur son développement.

Les États-Unis font ouvertement des déclarations sur le «virus chinois», accusant la Chine de ne pas le contrôler dans les étapes initiales, permettant sa propagation et sa transformation en une pandémie mondiale, et que tout cela s'est passé avec la tolérance, sinon avec la coopération, de l'Organisation mondiale de la santé, le financement duquel a été aboli par le gouvernement de Trump.

À l'inverse, la Chine a ouvertement laissé entendre que le virus est d'origine américaine et a été introduit sur le territoire chinois par l'armée américaine.

Ces accusations mutuelles sont accompagnées de preuves présentées par les deux parties, les Américains menaçant même d'exiger une compensation de milliers de milliards d'euros de la Chine, en la blâmant pour les milliers de victimes du coronavirus.

Malgré les efforts pour attribuer cette tension au climat préélectoral des États-Unis, la réalité est que la concurrence avec la Chine a des causes plus profondes.

Il s'agit essentiellement d'un conflit sur qui détient la première place dans le système impérialiste. Il est lié au renforcement économique et militaire de la Chine, à la possibilité qu'elle a aujourd'hui de jouer un rôle amélioré au niveau mondial, de créer de nouvelles alliances.

Les tentatives des États-Unis pour maintenir leur position dans la pyramide impérialiste mondiale, et de la Chine pour améliorer son propre rôle, en combinaison avec les bouleversements et le rôle des autres forces mondiales, telles que la Russie, l'UE, l'Inde, constituent le véritable contexte des compétitions qui s’aiguisent.

Alors, par exemple, la soi-disant «guerre commerciale» entre les États-Unis et la Chine, la remise en cause par les États-Unis des accords et organisations mondiaux, l'augmentation des forces militaires américaines en mer de Chine, à proximité des eaux territoriales de la Chine, les efforts récents de cette dernière pour accroître son influence auprès des alliés américains, en exploitant sa force économique et le plan grandiose pour la «Nouvelle route de la soie», peuvent être interprétés en ce sens.

Le même raisonnement vaut pour le transfert des investissements américains de la Chine à l'Inde, ce qui a même conduit à des affrontements militaires entre ces deux pays asiatiques, comme ce fut le cas il y a quelques jours à peine le long de leur frontière commune, ainsi que pour l'effort américain d'imposer des conditions d'exclusion des investissements chinois et des acquisitions de groupes technologiques stratégiques, non seulement sur leur propre territoire mais aussi dans leurs pays alliés, citant des problèmes de sécurité de l'OTAN, comme dans le cas du développement du réseau 5G dans les pays européens par les monopoles chinois.

C'est pourquoi l'OTAN, en dépit de ses contradictions internes, déclare qu'elle empêchera la crise "sanitaire" de se transformer en une "crise de sécurité", en constatant le renforcement du rôle de la Chine pendant la pandémie et l'exposition relativement réduite de son économie à la nouvelle crise mondiale.

L'aggravation des compétitions dans le monde augmente la menace contre les peuples et laisse ouverts tous les développements. Il est entre les mains du peuple de ne pas redevenir victime de ces conflits, mais de sortir victorieux avec sa propre lutte.

Reproduit  de la colonne «Notre point de vue», Rizospastis, vendredi 15 mai

18.05.2020

18.05.2020